Extraits de nos interviews
Retrouvez ici des extraits de nos interviews menées sur le terrain et découvrez ainsi en temps réel nos réalisations, nos défis et nos réussites.
À dans quelques mois pour en savoir plus à travers notre documentaire.
"Halo, c'est qui ?"
Jean Asselborn
Ancien ministre des Affaires étrangères et européennes, de l'immigration et de l'Asile
Connu au Luxembourg pour avoir été le ministre des Affaires étrangères, il représente un des visages les plus emblématiques du pays.
Homme de parole et proche des Luxembourgeois, il est toujours disponible pour tendre la main à ceux qui en ont besoin.
À l’étranger, il devient célèbre après son fameux “Merde alors !” lors de son altercation avec Matteo Salvini au Parlement européen.
Mais ce qu'on veut vraiment vous raconter de Monsieur Asselborn, c'est cette petite histoire qui le décrit bien.
Nous étions toutes les deux à l'appartement lorsque nous avons reçu un appel d'un numéro inconnu.
On hésite à ne pas répondre, mais on le fait quand même:
"- C’est qui ?
- Ha! Salut, vous êtes Emilie et Evelyn?
- Oui qui êtes vous?
- Je suis Jean!
- Jean…? On ne vous connaît pas (prêtes à raccrocher)
- Je suis Jean Asselborn! Je vous appelle concernant votre demande d’interview."
Le Luxembourg sans frontières
Gilles Mertz
Attaché parlementaire
du parti politique Piraten
Gilles a vécu de nombreuses années à l’étranger, notamment en Allemagne, en Amérique du Sud et en Belgique, et, de plus, il a épousé une femme chilienne.
Pourtant, il soutient l’idée que le luxembourgeois « ne prend pas de risques ». Pour nous, au contraire, son parcours démontre du courage, de l’ouverture d’esprit et une volonté de connaître le monde au-delà de son pays natal. C’est durant ces moments-là que Gilles se sent le plus Luxembourgeois.
Lorsqu’il quitte le pays, c’est une grande joie pour lui de s’adapter à la nouvelle culture dans laquelle il se trouve, en imitant, par exemple, l’accent de la langue parlée. Ensuite, il revient au Luxembourg, avec plein d’histoires à raconter et de moments partagés avec de nombreuses personnes. C’est exactement cela qu’il espère pour son fils : « Je veux que mon fils parle les trois langues officielles du pays et qu’ensuite il quitte le Luxembourg pour découvrir le monde et réaliser quelle chance il a. » Il n’est pas fier d’être Luxembourgeois, mais il est reconnaissant de cette chance et espère que son fils le soit aussi, d’autant plus qu’il a une mère chilienne.
Sa famille a toujours été Luxembourgeoise, mais il nous a expliqué que parfois il se sent « Belge, Allemand ou autre ». Il pense qu'on ne peut pas avoir une culture en plus, que tout ce qu'on apprend peut simplement nous servir pour l'avenir.
Il pense que la simple nationalité sur papier ne suffit pas à définir la culture, la provenance et les croyances d’une personne. Au final, nous sommes tous un peu Luxembourgeois, tout comme nous sommes Européens ou simplement citoyens de la Terre.
L'inclusion plutôt que l'intégration
Gary Diderich
co-porte parole du parti politique déi Lenk
LE TEASER ARRIVE
un peu de patience...
« Nous, on préfère parler d'inclusion sociale plutôt que d'intégration. L'intégration, en tant que concept, repose sur l'idée qu'il existe une culture dominante dans laquelle les cultures qui n'en font pas partie doivent s'adapter. »
« Je ne suis pas fier d’être Luxembourgeois. Je n’ai aucun lien émotionnel avec mon papier d’identité, le concept de fierté ne me plaît pas trop. Mais je suis fier et reconnaissant de ce que mes ancêtres ont fait pour que je puisse bien vivre aujourd’hui. »
Gary nous montre que, peut-être, au lieu de s’attacher à un lieu, il faut plutôt s’attacher aux personnes et à leurs accomplissements. Il nous explique que chaque personne a le droit de contribuer et de participer à une vie sociale normale sans avoir à se soucier de sa situation économique, et que, malheureusement, c’est encore souvent le cas. Pour illustrer son propos, il nous donne un exemple très simple : « Ici, au Luxembourg, pour avoir un travail, il faut avoir une adresse, et pour avoir une adresse, il faut avoir un travail. »
« L'entraide » est probablement le mot qui résume son discours. Si tout le monde fait ce qu’il faut, une vie agréable nous attend. Il est conscient que souvent les gens arrivent pour des raisons économiques, mais que tout le monde veut appartenir, tout le monde veut se sentir chez soi. Et donc, si on leur donne l’opportunité, ils seront motivés pour contribuer au vivre-ensemble au Luxembourg.
La maison numéro 7
Marianne Sanavia
Amie de Wilson
« On ne discute plus qui est humain ou qui ne l’est pas, alors pourquoi discuter de qui est
plus ou moins légitime de vivre dans tel ou tel pays ? »
Marianne organise souvent des brunch, des soirées films ou encore des soirées “Grand-mère
raconte des histoires d'antan” avec sa famille dont ses voisins font partie.
Ils sont arrivés il y a maintenant plus de 30 ans et ont construit tout ce qu’ils ont.
C’était eux, la maison numéro 7.
Pas de clôture, une porte toujours ouverte et une entraide qui à l’époque semblait tout naturelle.
Ils ont trouvé une manière de communiquer et de faire ensemble et avait un voisinage vraiment vécu. Des histoires qui nous semblent tellement incroyables aujourd’hui qu’on les considère d’une autre époque.
Les âges et les cultures sont séparés désormais. Chacun vit chez soi et ne se préoccupe que de soi.
Et le soir en rentrant qu’est ce qu’il nous reste ?
Vivre-ensemble quand ?
Le soir après 7h ?
Les seules vraies frontières qui existent et qui nous ont empêché de garder cette proximité, nous les avons dans la tête et elles nous séparent entre populations.
Regardons autour de nous de nouveau.
Il est temps de recentrer nos sociétés sur l’unité humaine, le vécu, le pratique, le senti.
La métaphore de l'olivier
Marco De Oliveira Carvalho
Directeur général de l’Intégration
au Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse
La langue ne devrait pas être source de conflit mais plutôt être vu comme sujet de partage car au fond, quand on parle une langue, on ne s’arrête pas seulement à l’idée qu’on veut transmettre. On véhicule des aspects culturels, une éducation, des souvenirs, des sentiments et finalement qui on est.
Toutefois, il ne faut pas se limiter à celle-ci.
Laissons aux gens l’opportunité de s’exercer à parler notre langue, car c’est comme si on les laissait faire partie de notre famille. Et s' ils ne s’y sentent pas à l’aise ? Et bien parlons-en une autre !
On ne peut pas bien vivre en reniant les origines du pays que l’on aime pour « mieux s’intégrer » dans notre nouveau pays d’accueil.
Tout comme sans racines on ne peut pas pousser.
Directeur général de l’Intégration, père de famille venu du Portugal pour fonder sa famille au Luxembourg, Marco a réussi à garder ses deux cultures qui cohabitent en lui et à les faire perdurer en les enseignant à ses enfants.
Il évoque cette jolie métaphore de l’olivier qui pousse dans n’importe quelle terre, sous
n’importe quel climat et qui donne malgré tout, toujours des olives.
Peu importe où vous vous trouvez, n’oubliez pas qui vous êtes et d'où vous venez.
Le pays reste souverain
Frontalier Français
Notre rencontre avec cette personne a été très enrichissante, car nous avons eu l’occasion de parler avec un frontalier qui travaille depuis plusieurs années au Luxembourg. Il n’avait pas l’intention de mentir ni de jouer un rôle ; il souhaitait rester sincère et authentique. Comme il nous l’a expliqué, il ne se sent pas en position de critiquer le pays qui lui offre un travail, mais cela ne veut pas dire qu’il ne mérite pas le respect.
« Nous (les frontaliers) ne venons pas au Luxembourg pour profiter du système, nous y allons d’abord pour mettre nos compétences à disposition en tant qu’étrangers. Cela induit automatiquement le retour, qui est donc la considération. »
Il a eu l’opportunité de travailler dans plusieurs pays, comme l'Allemagne, le Liechtenstein ou la France, où il a acquis de nombreuses expériences, bonnes et mauvaises. Mais surtout, il a toujours essayé de s’adapter aux nouveaux pays dans lesquels il se trouve, en apprenant les gestes, les habitudes et les langues.
Il est pour la conservation de ce qu’il appelle le génome d’un pays : « J’ai vécu comme un drame le fait de perdre la monnaie (on ne parle plus du franc, du Deutsche Mark ou de la lire italienne). J’ai pris cela comme un drame, je trouvais ça super beau, parce que la monnaie représentait un pays. C’est pareil pour la langue, je trouve que les pays perdent leur identité sans elles. »
Déi Gréng
Parti politique luxembourgeois
LE TEASER ARRIVE
un peu de patience...
“Nous sommes un petit pays, et c’est pour ça que les autres nous laissent tranquilles.”
Jeune, déterminé, il s'est engagé dans la politique parce qu’il a des convictions, et des idéaux. Luxembourgeois depuis des générations quand on lui pose la question de s’il est fier de l’être, son visage reflète qu’il ne s’est jamais interrogé là-dessus. Parce que pour lui c’est tellement normal de vivre entre pleins de nationalités différentes, que c’est plutôt bizarre de n'être que Luxembourgeois. Il nous raconte qu’à l’école, parmi 24 élèves il n’y avait que deux luxembourgeois dits "de souche".
Il n'y a jamais vu quelque chose de mauvais mais de tout simplement naturel,
car “c’est comme ça depuis toujours” nous dit-il.
“Beaucoup de gens diraient qu’on est pas sympathiques, mais ce n’est pas vrai."
Le luxembourgeois est très ouvert, il suffit juste de se rapprocher et de faire connaissance.
Pour lui c’est très clair, il ne se pose pas trop de questions sur l'identité, la provenance ou les traditions des personnes.
Tout le monde est unique comme il est, et c’est cette personnalité et ces valeurs qui le distinguent d'un autre.
Le Grand Art
Serge Tonnar
Artiste luxembourgeois,
chanteur, auteur, compositeur, metteur en scène
La culture du Luxembourg, assez méconnue du public international, cache pourtant des artistes emblématiques comme Serge Tonnar qui fait la fierté et la culture de son pays et de ses fans à l'étranger.
Mais Serge Tonnar n’est pas que ça.
Serge Tonnar est artiste, auteur, compositeur, metteur en scène, père de famille et il nous raconte qu’on a tous de multiples identités et qu’il faut les préserver et ne pas avoir peur de les montrer
Les vrais et les faux Luxembourgeois ? Ces identités-là, il n’y croit pas.
Être trop focalisé sur ce nationalisme n’apporte que du négatif. Focalisons-nous sur les gens.
Les langues, les cultures mais aussi nos identités évoluent sans cesse.
L’important est de réussir à préserver et à cultiver ses racines, ses différences et à les affirmer, tout cela dans le respect mutuel.
On est pas meilleur qu’un autre, on est juste différent, et on doit chacun trouver notre voie.
C'est ça le grand art.
Six ans chez moi
Wilson Sedano
Ingénieur en génie civil,
brésilo-luxembourgeois
"Cela arrive que parfois tu ne te sentes pas chez toi?"
Wilson vit au Luxembourg depuis 6 ans maintenant et il est la parfaite illustration que tes racines, tu peux les établir là où ton coeur le veut, là où tu te sens chez toi, et ce même si tu n’y es pas né.
Souvent les gens ont du mal a trouver un équilibre entre le pays natal et le pays de résidence, car ils ne savent pas auquel se raccrocher. Wilson lui, se raccroche aux deux, qui l'un sans l'autre ne ferait pas de lui ce qu'il est aujourd'hui.
Sur le chemin du vivre-ensemble, Wilson affirme que le tout est de faire le 1er pas, le reste dépend d’à quel degré la société est assez accueillante et assez ouverte pour pouvoir t’intégrer.
Là-dessus, l’ouverture d’esprit du Luxembourg fait qu’il ne regrette rien de son choix de venir ici.
Six ans au Luxembourg c’est une ville et même un pays à échelle humaine à parcourir à pieds, des amitiés, vivre une vie internationale, entendre 5 à 10 langues à la fois, être accueilli, avoir pleins d’opportunités professionnelles, amicales, amoureuses…
Pourquoi pas vous?
Un modèle à suivre
Laura Zuccoli
Militante des droits civiques,
ancienne présidente de l'ASTI (Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés),
fait partie du conseil d’administration de Médecins du Monde
Laura Zuccoli est une femme forte et engagée qui n’a jamais voulu intégrer un parti pour pouvoir rester libre de ses idées et de ses paroles. Elle inspire chaque jour les autres à être un peu plus eux même, un peu plus souverain de leurs droits.
Véritable concitoyenne du monde et fière de l’être, elle n’a pas peur de heurter et de se battre contre certaines idées qui vont contre la paix et le vivre-ensemble interculturel.
Le travail, dit-elle, serait d’ailleurs un très bon moyen d’accroître cette mixité culturelle et même intergénérationnelle. Malheureusement, les emplois sont compartimentés et à la place de promouvoir cette mixité, deviennent une cause de ségrégation qui persiste.
Elle pense que la langue est essentielle pour communiquer, mais peu importe laquelle est parlée, on ne doit pas oublier qu'elle sert avant tout à se faire comprendre et à sympathiser et pas à nous diviser.
On a oublié de se focaliser sur l’essentiel.
On craint cette dynamique de venir de partout, de parler d’autres langues, mais c’est ce qui fait la richesse du pays et des échanges !
Laura Zuccoli nous a beaucoup inspiré et motivé à faire comme elle, et à se battre pour une cause commune qui nous concerne tous. Elle nous a redonné la force qui a mi-parcours parfois manque pour pouvoir continuer et exceller dans un projet.
Merci beaucoup Laura.
Zesummeliewen
Anne Daems
Responsable Division du vivre-ensemble
au Ministère de la Famille, des Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil
« Jusque là, on vit à côté de l’autre,
L’un avec l’autre serait encore mieux. »
Intégrer quelqu’un c’est l’assimiler dans la culture, le confondre et le faire devenir comme les gens qui la composent.
Le vivre-ensemble lui accepte ces différences. Il repose sur l’écoute, la tolérance et l’acceptation.
Mais comment y contribuer dans ces journées de travail bien remplies que nous avons ? Comment s’investir sans tout donner ? Comment repenser l’engagement ?
C’est la mission d’Anne qui prend ces gens par la main sur un chemin du vivre-ensemble qui peut nous sembler long et difficile. Mais qui est nécessaire pour pouvoir créer des liens profonds et de qualité.
« Le Luxembourg n’aurait jamais pu exister tout seul. C’est tous ensemble qu’on l’a créé, avec des gens qui sont venus et qui viennent encore aujourd’hui. »
Leur mission au sein de la division du vivre-ensemble est de faire prospérer et même d'améliorer encore cette culture d’accueil qui a toujours existé au Luxembourg.
Le vivre-ensemble inclut beaucoup plus de personnes que l’on pense.
Ce sont les gens qui arrivent au Luxembourg, ceux qui y habitent depuis toujours, ceux qui y travaillent, ceux qui passent la frontière , ceux qui ne sont que de passage, ceux qui s’y réfugient.
Le vivre-ensemble transcende les âges et les nationalités et doit penser à tout le monde.
L'effort avant la prospérité
Alvin Sold
Ancien PDG Editpress,
ancien président de l'ENPA (European Newspaper Publishers Association),
ancien Vice-président de l'association mondiale des médias d'information
« Si la pauvreté regarde par la fenêtre de votre cuisine, l’amour part par la porte d’entrée. »
Alvin nous a offert un nouveau regard sur le Luxembourg.
Une vue sur le Luxembourg et son histoire qui n'a pas toujours été facile et linéaire.
Aujourd’hui, il le qualifie de véritable miracle car dans ce concert des Nations,
les luxembourgeois ont su s’imposer comme de véritables marchands de leur souveraineté et ont crée un système économique et social qui prospère et attise la curiosité des pays du monde entier et sans lequel, ils ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui.
Il le qualifie de véritable miracle et insiste sur le fait qu'il ne peut pas y avoir deux Luxembourg.
Alvin nous a montré qu'on ne peut pas exprimer l'étendue d'un pays et de sa signification au travers quelques mots banals mais qu'il y a tout un système, une histoire, une culture, des racines à raconter.
Quelque chose de beau a pu grandir et aujourd’hui le Luxembourg veut le partager généreusement avec les pays qui l’entourent.
Le Luxembourg n’a pas peur de s’ouvrir au monde, de toujours garder sa porte ouverte et son coeur sur la main.
Et Alvin aussi.
Apprendre à aimer
Lynn Bernard
Division offres pédagogiques
au Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse
« Pourquoi moi je dois apprendre 3 langues, j’ai 8 ans, je n’ai pas envie. »
La petite Lynn de 8 ans trouvait cela injuste. Mais depuis qu’elle a grandi, elle voit l'opportunité que représentent ces langues.
Aujourd’hui quand elle accompagne les jeunes dans ce vivre-ensemble, elle les invite toujours à penser qu’on peut apprendre ces langues avec plus de joie et de façon plus amusante car c’est la communication qui crée des les liens et des relations précieuses.
Avant le Luxembourg n'était pour elle qu'un petit espace clos, sans opportunités, mais cette petite version de l'Europe est devenue sa maison, qu’elle veut partager, et faire grandir à travers les différentes cultures et langues partagées .
« Il n’y a rien de plus beau et qui me rende plus fière que de montrer mon pays à une autre personne, car je le redécouvre aussi comme au premier jour et je l’apprécie davantage encore. »
C’est quoi pour toi la culture luxembourgeoise?
"Une maison comme les autres, pas très différente et exceptionnelle mais qui prend de la valeur à travers l’individu et ses habitudes comme par exemple la fameuse Cactus Kaart." qui selon elle reste une façon un peu spéciale de reconnaître un Luxembourgeois.
Comme quoi, la culture se forme par les petites choses que l'on fait parfois inconsciemment et qui font parties de notre quotidien,
mais qui donne au pays toute son unicité.
"Moien, Tom"
Tom
Étudiant luxembourgeois en génie civil
Tom est le genre de personne qui vous déstresse simplement en vous montrant que le simple petit geste compte pour lier, établir un contact avec l’autre.
Le « Moien » suffit et montre l’intention, l’envie, l’intérêt et la compassion dont peut faire preuve l’étranger envers le Luxembourgeois, et inversement.
Tom est le premier luxembourgeois à avoir fait le pas vers moi, à m’avoir permis de me dire:
Il m’intègre, il veut vraiment m’intégrer, sans me juger, malgré que je ne parle pas sa langue, sûrement parce que l’envie d’intégration venait des deux côtés.
Je me suis sentie comme une des leurs, comme une luxembourgeoise, et je n’avais plus cette gêne de « Est-ce qu’ils vont me trouver bizarre comme je suis étrangère ? ».
Il est fier de son pays et de son héritage, et garde avec lui les valeurs de partage, d’inclusion, de compassion.
Merci Tom, tu ne le sais sans doute pas, mais tu es le genre de soleil dont on a besoin pour intégrer un pays.
Une maison pour tout le monde
Hari
Professeure de yoga,
rencontrée au hasard dans un café
Chère Hari,
Tu habitais au Canaries, tu t’es fait pleins d’expériences en Grèce, en Australie, en Belgique…etc. Et tu choisis de revenir au Luxembourg, pourquoi ?
Car tu perçois un morceau de chacun de tes voyages dans ce pays ?
Car il y pleut tellement, une pluie comme tu n’en a jamais vu aux Canaries, que tu sais maintenant pourquoi ce pays est si vert ?
Car tu peux vivre pleins d’expériences ?
Car il est un point de rencontre où un étranger et un Luxembourgeois peuvent se rendre compte qu’en fait, « on est pas si différents toi et moi » ?
Au Luxembourg, chacun peut-être fier de ce qu’il est et d’où il vient, et pourtant chacun veut aussi faire partie de quelque chose, ici, dans ce lieu, et nul part ailleurs.
Mais pourquoi ici et nul part ailleurs ?
Hari tu nous a fait comprendre que notre maison peut-être n’importe où, mais qu’au final, elle n’est que là où il y a les gens que l’on aime.
Les facettes de l'être humain
Maggy Thommes
DRH au sein de la CBL
(entreprise de construction luxembourgeoise)
Maggy n’est pas seulement DRH, elle est aussi mère, luxembourgeoise et finalement humaine.
Elle montre une certaine tendresse et une certaine force dans ce qu’elle fait.
Une femme confuse, mitigée entre toutes les facettes de ce qu’elle est.
Elle nous montre que nous, humains, nous ne sommes pas réduits à être une seule facette de nous-même, mais à tout être à la fois.
Peu importe qu’on parle de nous, de notre travail ou de nos enfants, c’est cela qui rend les choses d’autant plus compliquées.
Maggy aime prendre soin de l’autre.
Ça se voit quand elle assure le bien-être et la sécurité des gens avec qui elle travaille. Ça se ressent quand elle nous parle de ses enfants.
Son expérience en tant que maman de 6 enfants souligne l’importance d’apporter un accompagnement continu et adapté à chacun. Une maman fière, submergée par la vie.
Ce sont les petits gestes qui comptent pour composer une vie ensemble.
Des valeurs hors du temps
Anonyme
Retraité luxembourgeois
Si vous deviez décrire le Luxembourg en un mot ?
« C’est beau »
C’est la réponse simple et légère que cet homme de 87 ans nous a partagé. Il a décidé de rester anonyme. Mais comment peut-on capturer l’entièreté de l’existence humaine sans dévoiler son nom ?
« Les gens compliquent tout de nos jours »
Il a du travailler pour arriver à ce qu’il a et ce qu’il est aujourd’hui. Les gens prennent tout pour acquis, veulent toujours plus avec toujours moins d’efforts et de coeur à l’ouvrage.
À quel moment cela a changé ?
Il évoque un récit qui nous dépasse, les racines du Luxembourg. Sa femme préserve même les armoires, les tapis, les souvenirs de ces temps qui n’existent plus. Ils évoquent une perte de connexion au monde qui nous entoure, à la nature, au réel. L’impression de toucher à des souvenirs qui nous dépassent mais des souvenirs qui nous appartiennent.
Quand a t-on arrêté de poser des questions sur le passé et l’histoire à nos grands-parents ?
On prend notre vie sans guerre pour acquise, dramatisant le moindre évènement sans ampleur.
Selon vous, avons-nous réussi à capturer des valeurs hors du temps ?